En Inde, alors qu’environ 80 % des emplois se concentrent dans le secteur informel, la microfinance occupe une place importante. Elle permet à la population d’accéder au financement et de participer à l’amélioration des conditions de vie de leur famille et à la croissance de leur pays. Afin de répondre aux différents besoins de ces personnes, il est nécessaire que le secteur de la microfinance reçoive des financements et se dote d’un fonctionnement durable suscitant la confiance des gouvernements, régulateurs et investisseurs. En Inde, la Société Financière Internationale a joué un rôle important dans le développement et la consolidation du secteur.
Au cours des 6 dernières années, les prêts de microfinance, majoritairement à destination des femmes en zones rurales, ont augmenté de 900 %.
La Société Financière Internationale, groupe de la Banque Mondiale, a joué un rôle majeur dans le développement du marché de la microfinance en Inde à travers des investissements s’élevant à 564 millions d’euros en dettes et fonds propres. Aujourd’hui, la Société Financière Internationale a des positions dans plus d’une douzaine d’institutions financières qui impactent directement et indirectement 70 millions de personnes représentant quasiment la moitié du marché de la microfinance. Par exemple, cette dernière a investi 5 millions d’euros dans Utkarsh qui a maintenant 400 agences de microfinance, servant 1,7 million d’emprunteurs en Inde.
Au-delà des services financiers, l’exemple d’Utkarsh
L’exemple d’Utkarsh est intéressant, car c’est une institution de microfinance qui a mis en place des initiatives relatives à l’éducation et à la santé. À travers sa fondation, qui reçoit 2 % des profits, Utkarsh aide les femmes à maximiser l’impact de leurs emprunts et à accéder à de nouveaux marchés. La fondation touche ainsi 450 000 femmes. En 2017, Utkarsh est passé d’une institution de microfinance à une petite banque, ce qui lui permet désormais non seulement d’accepter les dépôts de ses clients de microfinance et de leur proposer des taux plus attractifs. Il peut également d’octroyer des prêts à de petites et moyennes entreprises, sources importantes d’emploi en Inde. Cela a permis à 15 000 entreprises d’accéder au crédit avec des prêts allant de 500 euros à 6 000 euros. On estime que 8 millions de ces entreprises manquent d’accès au financement et que 235 milliards d’euros seraient nécessaires pour répondre à leurs besoins.
Le rôle de la Société Financière Internationale dans la consolidation du secteur
La Société Financière Internationale a également apporté son soutien à la microfinance lors d’une période particulièrement difficile pour le secteur. En 2010, à la suite d’instabilités, la Banque Centrale a imposé des régulations qui ont fait chuter les prêts aux institutions de microfinance de 2,4 milliards d’euros en 2011 à 835 millions d’euros en 2012. La Société Financière Internationale a, à cette occasion, investi dans plusieurs institutions et a développé des structures pouvant être utilisées par tous les acteurs de la microfinance.
De plus, l’organisation a développé un cadre pour la gestion des risques, ce dernier s’articule autour des éléments suivants :
- le bien-être des emprunteurs ;
- la fourniture de nouvelles protections afin d’aider les clients à comprendre les obligations résultant de l’emprunt ;
- une collaboration avec la Banque Mondiale dans le développement d’un code de conduite qui établit un cadre commun pour les acteurs de la finance responsable.
Aujourd’hui, plus de 90 % du secteur a adapté ces pratiques.
Avant cette initiative, il n’y avait pas d’attention particulière portée à la gestion des risques en microfinance. Cette initiative a permis de redonner confiance au gouvernement et régulateurs dans le secteur de la microfinance.
En somme, les actions menées par la Société Financière Internationale ont eu des répercussions à la fois sur les acteurs institutionnels, les institutions de microfinance, ainsi que sur les emprunteurs.