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La cartographie des échanges marchands

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Par la distinction entre marchandises élémentaires et marchandises composées, l’ensemble des marchandises est complètement divisé en deux sous-ensembles. Par elle aussi, la cartographie la plus globale du qui vend quoi en contrepartie de quoi devient plus claire.

La marchandise, élémentaire et primaire, du service du travail-ouvrage, est exclusivement vendue par des individus en contrepartie de salaires, au sens économique de ce concept : toute rémunération versée à un travailleur en tant que tel, quelle que soit sa position professionnelle. L’autre catégorie de marchandise élémentaire, entièrement constituée par la fourniture du service de placement, est vendu par des individus et des ménages, ainsi que par d’autres associations non-commerciales, en contrepartie de la rémunération de ce service et de la conservation de la valeur du placement.

Du côté des marchandises composées, convenir de dire qu’elles ne sont vendues que par des entreprises paraît trop restrictif. Quand un particulier vend un bien meuble ou immeuble et que c’est de sa part un acte exceptionnel, pourquoi voir en science et en politique économiques la création par le vendeur d’une entreprise temporaire ? Si cela n’est pas fait, une caractéristique commune aux entreprises de fait et aux entreprises juridiquement constituées n’est pas reconnue pour ce qu’elle est en réalité. Faute d’une définition stricte de ce qu’est en économie proprement dite une entreprise, on croit voir et des entreprises et de l’économie là où il n’y en a que dans les sens les plus vagues de ces notions, tournant ainsi le dos à moins de confusions par des distinctions fondées sur l’analyse primitive des faits.

 

Finalement, la division de l’ensemble des marchandises en sous-ensembles dont chacun comporte son critère d’homogénéité conduit à la distinction de six catégories. La liste qu’en donne la proposition 2.21 est transposable à celle des échanges économiques, autres que ceux qui ne portent que sur des créances, et étant entendu que dans le circuit de ces échanges, les marchandises composées peuvent aussi bien être dites finales. Les échanges de cette catégorie de marchandise peuvent aussi bien être dits finaux.

 

La route des échanges équitables, l’économie de meilleur aloi

En politique économique et plus largement en conception de la vie sociale, il est évidemment préférable d’opter pour des orientations qui reposent sur des théories expérimentalement vérifiables et cohérentes de l’échange salarial, de l’échange actionnarial et de l’échange final dans leurs états respectifs les plus équitables. Toutefois, est-ce possible ? C’est assurément à la science économique de montrer en quoi ces états consistent et comment ils sont réalisables, cette science ne le pouvant, cependant, que si elle-même rénove assez complètement ses concepts primordiaux.

Nos sociétés minées par une discipline des prix officiellement réduite à l’omnipotence de l’offre et de la demande ont manifestement grand besoin qu’un tel apport participe à leur évolution. Beaucoup veulent davantage de justice et de simplicité économiques, fiscalité comprise. C’est néanmoins dans un contexte de crise de la pensée économique, car les mêmes constatent amèrement que les pouvoirs publics, les partis politiques et les instances syndicales parviennent de plus en plus mal à cerner cet avantage. 

Une vision juste et cohérente des échanges salariaux, des échanges actionnariaux et des échanges finaux dans leurs états les plus équitables manquent aux mentalités les plus agissantes, surtout sous l’emprise d’un affairisme qui fuit ce qu’il y a en économie de plus certainement et sainement homéostatique.

Pour la santé du corps social, c’est dramatique. Sans vraiment le vouloir et sous l’emprise de la conviction que nous sommes collectivement incapables de le pourvoir, nous sommes encore trop nombreux à maintenir obstruée la voie pavée de distinctions et d’élucidations qui conduisent à l’économie de meilleur aloi. La réalisation de cette dernière ne peut prendre forme par des échecs que de façon complémentaire. Il faudra qu’au préalable sa conception se répande jusqu’à devenir un fait de société.